lundi 5 septembre 2011

"Voyage au bout de la nuit" Céline

Le voyage au bout de la nuit, une œuvre pessimiste ?


« Ferme tes jolis yeux, car la vie n’est qu’un songe…
L’amour n’est qu’un menson-on-on-ge…
Ferme tes jolis yeuuuuuuux ! »

Cet extrait de chanson peut bien illustrer toute l’histoire narrée dans le roman de Céline, « Voyage au bout de la nuit », et en particulier le parcours du personnage principal, à la fois spécifique et banal comme n’importe quel lambda de son temps. Il s’appelait Louis-Ferdinand Bardamu ce personnage. Bardamu pour certains. Ferdinand pour d’autres. Un inconnu pour les tiers.

Avant toute chose, précisons qui est l’auteur. Céline, autrement dit, Louis-Ferdinand DESTOUCHES est né en 1894 dans l’agglomération parisienne. Ayant grandi dans une famille en limite de subsistance, mais pas complétement pauvre, il se rapproche petit à petit de son oncle chez qui il s’installera en fin de compte et même lui récupère son prénom –Céline, qui de fait, devient son pseudonyme pour toute sa vie.

Vient le temps ou étant adulte, devenu médecin il effectue de nombreux voyages en Allemagne et en Angleterre qui lui permettent de mieux connaitre ces peuples et leur mentalité. Il participe à la Grande Guerre : blessé, il devient un pacifiste radical. Après avoir tenté sa chance en Afrique occidentale, il retourne en métropole.

Céline fait ses études médicales et visite les Etats-Unis dans le cadre professionnel. A son retour, il ne tarde pas à prendre du recul et à devenir médecin , travaillant dans un dispensaire-asile.

Et maintenant on peut essayer de mieux saisir le message que Céline veut nous faire passer à travers la vie de son héros Bardamu. Ce soldat de la Grande Guerre, un naïf pensant fuir ses vieux démons nés de celle-ci, en s’embarquant pour les Colonies africaines, puis un essoufflé semi-clandestin échouant dans un pays et une ville qu’il a tant rêvé de connaitre –les Etats-Unis, à New-York. Et enfin, quelqu’un qui rentre au pays, abandonnant toute chance de recommencer une nouvelle vie –un homme complétement changé, fatigué que plus rien ne peut étonner, ni vraiment émouvoir, ni rendre follement amoureux –le docteur Bardamu, ou Bardamu en phase finale qui a terminé ses études en médecine à Paris, commencées il y a des années de là, pour se « caser », comme on dit dans le jargon familier d’aujourd’hui.

Mais rentrons dans le vif du sujet. Tout au cours du roman, notre homme rencontre différents personnage qui, comme lui, vivent leur destin particulier. Les noms qu’il serait intéressant à retenir sont peu nombreux, mais cruciaux –Lola l’américaine, Molly sa compatriote et enfin Robinson, ce dernier jouant un rôle tout à fait particulier dans cet ouvrage. Lola rencontrée en 1915, lorsque Ferdinand blessé est démobilisé temporairement au début, travaille pour une mission humanitaire américaine.  « (…) c’est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n’y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger. » dit cette beauté qui, elle, vit dans le confort et est entourée par des gradés qui la dotent de compliments. Il la retrouve à New-York quelques années plus tard ou elle ne lui donnera que quelques dollars –quelques dollars suffisants pour quitter la ville néanmoins. Ces dollars ne sont en aucune fois la preuve de sa bonne foi car elle l’avait abandonné à l’hôpital ne lui rendant plus visite la même année ou elle exaltait la guerre. Elle l’abandonnera donc dans un choc psychologique. En tant que médecin il fait tout pour dire la vérité et se venger d’elle : « Et vous, Ferdinand, vous pensez aussi qu’ils la guériront n’est-ce pas ma mère ? –Non, répondis-je très nettement, très catégorique, les cancers de foie sont absolument inguérissables. » Oui mais encore faut-il savoir qu’il a failli échapper belle : « Out ! Out ! Out ! Sale cochon !... » (…) « Elle a sorti (…) un révolver d’un tiroir et pas pour rire. L’escalier m’a suffi, j’ai même pas appelé l’ascenseur. » Ou était donc passée cette Lola timide des missions humanitaires, si brulante de patriotisme ? Elle ne voulait meme plus parler de la guerre –ça lui rappelait trop de mauvais souvenirs selon elle. La garce ! Comme le disait Bardamu, hehe. Enfin, il était bien cruel avec cette fille il faut le reconnaitre…

Ensuite vient Molly. C’est à Detroit que Ferdinand (-Bardamu) la rencontre dans un bordel qu’il fréquente après le travail aux usines Ford dont il est l’ouvrier. Bien que prostituée elle lui offre de l’argent, lui sympathise, et progressivement une vraie relation se noue entre eux. Etait-ce un moment à saisir pour lui ? Rester ? Elle voulait s’installer avec lui dans une maison mais quelque chose l’empêchait, lui, Ferdinand, de songer à une vie tranquille. « Oui, je vais finir mes études en France et puis je reviendrai, lui assurais-je avec culot. –Non, Ferdinand, vous ne reviendrez plus… Et puis je ne serai plus ici non plus. » C’est à la gare que ça s’est passé pour la dernière fois et c’est là que la triste silhouette de Molly disparait à jamais sur la voie… Une fille américaine bien différente de sa compatriote, cette Lola fugueuse et égoïste. Avec Molly, l’Amérique disparait elle aussi.

Parbleu ! Mais j’oublie l’Afrique. Le voyage qui se déroule bien avant celui aux USA est pourtant fortement lié à ce dernier. C’est à l’issue de son séjour en Afrique que Bardamu sera « vendu » par la population locale lorsqu’il s’aventure en territoire colonial espagnol, en fuite, ces Espagnols qui le soignent et l’emmènent vers une destination inconnue mais qui est l’Amérique ! Revenons à nos moutons. L’accueil est fort mauvais –sur la bateau qui le transporte règne une ambiance hostile ou un civil est laissé seul face aux militaires et le « milieu » colonial –institutrices etc. Tout le monde veut sa peau mais il s’en sort en usant de la ruse et des verres d’amitié bus en commun avec les officiers. Puis, embauché à la Compagnie Poudrière par un Directeur imbibé de quinine, il plonge tour à tour dans des aventures pittoresques qui lui font découvrir le fameux paradis colonial, ou, tels les hyènes du coin chacun en veut la peau de son voisin ! Envoyé dans un endroit perdu au sein de la jungle, il survit en frôlant la mort chaque jour mais tout finit au bout, lorsqu’il brule sa baraque et déserte comme son prédécesseur, -Robinson qu’il s’appelait… Robinson ?! Hein mais ce nom ne m’est pas inconnu se dit-il ! Et, poussé par le curiosité et la nostalgie il se met à sa recherche.

Mais qui est-ce cet homme ? Soldat-déserteur ayant fait connaissance avec Bardamu au front, puis rencontré par hasard dans la rue avant le départ pour les Colonies. Et ce que Ferdinand ne sait pas c’est que ce Robinson était bien le même Robinson qu’il avait connu jadis et plus tard, il le rencontrera aux Etats-Unis, ce dernier connaissant également Molly ! Pourquoi l’Amérique ? Fugué avant Bardamu, il est fut rattrapé et vendu lui aussi aux Espagnols qui l’embarquèrent comme rameur.

Rentré en France, Bardamu cherche à rompre avec le passé et oublier Robinson mais ce dernier l’a retrouvé et le fréquente malgré lui cette fois-ci. Puis il mourra, après avoir trouvé en une fille à Toulouse, le bonheur de sa vie. « Il a fini en étouffant. Il est parti d’un coup comme s’il avait pris son élan, en se resserrant sur nous deux, des deux bras. » Et avec lui s’éteindra cette histoire car Robinson a suivi le récit comme un fil à travers les années. Eh oui, puisque Robinson était en quelque sorte le « double » de Ferdinand, avec qui il a partagé les mêmes aventures, les peines semblables… sauf la dernière évidemment ou le malade Robinson est soigné par le docteur Bardamu. C’est donc ainsi que Ferdinand et son collègue ont assisté à l’agonie de son ami et c’est là que peut s’achever l’épopée de notre héros –jouée grâce à l’existence de Robinson qui animait un peu l’ambiance et donnait quelque raisons aux aventures. Trouver Robinson ! Trouver Robinson ! Désormais, il fallait le chercher loi, le Robinson… Bardamu est privé de son principal interlocuteur et est laissé à lui-même –ses aventures sombrent à jamais dans le Néant.

« De loin, le remorqueur a sifflé ; son appel a passé le pont, encore une arche, une autre, l’écluse, un autre pont, loin, plus loin… Il appelait vers lui toutes le péniches du fleuve toutes, et la ville entière, et le ciel et la campagne, et nous, tout qu’il emmenait, la Seine aussi, tout, qu’on n’en parle plus. » Ces dernières lignes de l’œuvre affichent cette indifférence de l’auteur après tant d’épreuves endurées. La vie du personnage est ici, à Paris. Rien d’optimiste, ni de pessimiste. Juste la triste réalité de son époque.

Sauf que nous aussi, nous vivons dans ce monde certes hostile mais qui se déguise sous les masques de bisounours. A nous d’éviter de tomber dans les pièges des mensonges et des manipulations de cette société hyper-urbanisée d’une mégaconsommation. Ne répetons donc pas le parcours tragique de Robinson qui a suivi Ferdinand tout au cours de leurs périples et a succombé juste le temps d’aperçevoir un instant l’espoir d’un avenir meilleur.





CA NON, JAMAIS ! UNE TERRE, UN PEUPLE ! GLOIRE A L’EUROPE IMPERIALE.

Tragédie au festival Pukkelpop en Belgique

Ce festival qui réunit chaque année plus de 180 000 personnes sur 3 jours, s'est vu victime d'une catastrophe naturelle ce jeudi aout 2011. Une tornade s'est abattue sur les festivaliers tuant 5 personnes et faisant plus de 80 blessés.

Présent sur le site pour les groupes rock et métalcore tels que Foo fighters, Bring me the horizon, Your demise, Devil sold his soul,etc. c'est au bout de 5h de festival que la tempête fait fureur.
En 30 min plusieurs structures se sont effondrées (2 scènes et 2 chapiteaux), des arbres se sont déracinés, des grêlons de la taille d'un poing tombés faisant malheureusement plusieurs victimes.

Les personnes en panique se sont réfugiés dans le camping, dans les champs ou bien sont repartis directement chez eux laissant toutes leurs tentes et toutes leurs affaires derrière eux.

Nous avons attendus dans le camping, c'est le lendemain que nous avons vu l'ampleur des dégâts. Toutes les affaires abandonnées, les structures anéanties. Le festival étant annulé nous avons évacués le camping le vendredi matin et sommes rentrés chez nous.

Toutes nos pensées vont aux familles et amis des victimes de cette horrible tragédie.




Un sympathisant Terre&Peuple au festival en Belgique